La vague de bronchiolite de l'hiver 2025/2026 a débuté. Il faut se rendre à l'hôpital en urgence si votre bébé présente des signes de détresse respiratoire : difficulté importante à respirer, respiration très rapide, lèvres bleutées, refus de s'alimenter ou état de somnolence inhabituel. Ces symptômes nécessitent une prise en charge hospitalière immédiate pour éviter toute complication grave.
L'essentiel :
Rendez-vous immédiatement à l'hôpital si votre bébé présente un ou plusieurs de ces symptômes :
- une respiration très rapide ou sifflante,
- des lèvres bleutées,
- un refus total de s'alimenter,
- une somnolence excessive.
Qu'est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une infection respiratoire aiguë qui touche principalement les nourrissons et les jeunes enfants. Cette maladie respiratoire est causée par un virus, le plus souvent le virus respiratoire syncytial (respiratory syncytial virus ou VRS). L'infection virale provoque une inflammation des petites bronches appelées bronchioles, entraînant une gêne respiratoire.
La bronchiolite débute généralement par un simple rhume avec écoulement nasal, puis évolue vers une toux et des difficultés respiratoires. Cette pathologie d'origine virale est très contagieuse et se transmet par voie aérienne, par contact direct ou via des objets contaminés comme la tétine ou le doudou. La transmission se fait également par les gouttelettes lors d'éternuement ou de toux du sujet malade.
Quand faut-il aller à l'hôpital pour une bronchiolite ?
Reconnaître les signes qui nécessitent une consultation en urgence est essentiel pour la sécurité de votre enfant.
Les signes d'alerte à surveiller
Consulter rapidement un médecin généraliste, votre médecin traitant ou la garde médicale si les symptômes apparaissent : une toux sèche persistante, une fièvre supérieure à 38,5°C durant plusieurs jours, une fatigue inhabituelle ou des difficultés à s'alimenter. Le diagnostic clinique permet d'évaluer l'état général de l'enfant.
Une analyse de la saturation en oxygène peut être réalisée par le professionnel de santé. Certains signes imposent de consulter dans les 24 heures : si le nourrisson est âgé de moins de six semaines, s'il existe des antécédents de prématurité, si l'enfant a une maladie chronique cardiaque ou pulmonaire, ou s'il est exposé régulièrement à la fumée de tabac. Une étude attentive des symptômes permet d'identifier rapidement les enfants nécessitant un suivi médical rapproché.
Les situations d'urgence nécessitant une hospitalisation
Se rendre immédiatement aux urgences ou appeler le 15 si votre bébé présente une détresse respiratoire avec respiration sifflante et rapide (plus de 60 respirations par minute), des signes de lutte pour respirer avec creusement entre les côtes, une coloration bleutée des lèvres ou du visage, un refus total de boire durant plusieurs heures consécutives, ou un état de somnolence excessive rendant difficile le réveil de l'enfant.
L'hospitalisation permet une prise en charge adaptée avec surveillance continue. Les soins peuvent inclure une oxygénothérapie pour aider l'enfant à respirer, une hydratation par voie intraveineuse si nécessaire, et une surveillance de la saturation en oxygène. Bien que rare, le décès peut survenir dans les cas les plus sévères, d'où l'importance d'un recours rapide aux urgences.
Comment prévenir la bronchiolite ?
La prévention reste le meilleur moyen de protéger votre enfant contre cette maladie contagieuse.
Les gestes barrières essentiels
Les gestes barrières constituent la première ligne de protection contre la transmission du virus. Le lavage régulier des mains à l'eau et au savon, particulièrement avant de s'occuper du bébé, permet de réduire considérablement le risque de contagion. Éviter le contact entre le nourrisson et les personnes malades présentant un rhume ou une toux. Utiliser des mouchoirs jetables et les jeter après usage. Aérer régulièrement la chambre du bébé et maintenir une température entre 18 et 20°C.
Nettoyer fréquemment les objets que l'enfant met à la bouche comme la tétine ou le doudou. Un humidificateur peut aider à maintenir un bon taux d'humidité. Les parents qui travaillent en contact avec des enfants ou dans un environnement professionnel à risque doivent être particulièrement vigilants durant la saison épidémique.
La vaccination et les traitements préventifs
Depuis septembre 2023, la prévention de la bronchiolite a été révolutionnée avec l'arrivée de nouvelles solutions préventives. Le nirsevimab (Beyfortus) est un traitement préventif par injection d'anticorps monoclonaux administré aux nourrissons. Cette injection unique assure une protection durant toute la saison épidémique. Il existe également le vaccin Abrysvo destiné aux femmes enceintes entre 32 et 36 semaines de grossesse (environ sept à huit mois de grossesse). Cette vaccination permet de transmettre des anticorps au bébé dès la naissance.
L'Assurance Maladie et la Haute Autorité de Santé recommandent ces solutions préventives. Contrairement au vaccin contre la grippe saisonnière, il n'existe pas encore de vaccin direct contre le VRS pour les jeunes enfants. Ces mesures de prévention ont montré un impact significatif sur la réduction des hospitalisations.
La prise en charge de la bronchiolite
Le traitement varie selon la gravité des symptômes et l'état général de l'enfant.
Le traitement à domicile pour les formes simples
Dans la grande majorité des cas, la bronchiolite peut être prise en charge à domicile sous surveillance médicale. Il n'existe pas de médicament spécifique contre le virus, le traitement vise donc à soulager les symptômes. L'hydratation régulière est essentielle : proposer fréquemment à boire, en petite quantité mais plusieurs fois par jour et toute la semaine.
Le lavage du nez au sérum physiologique aide à dégager les voies respiratoires et faciliter la respiration. La kinésithérapie respiratoire peut être prescrite par le médecin traitant dans certains cas, bien que son utilité soit débattue selon les dernières études. Surélever légèrement la tête du lit peut aider le bébé à mieux dormir. Les bronchodilatateurs ne sont généralement pas utiles. La durée de la maladie est d'environ une à deux semaines.
L'hospitalisation et les soins intensifs
Lorsque la mise en garde médicale n'a pas été respectée ou que l'enfant se dégrade rapidement, l'hospitalisation devient nécessaire. Les enfants hospitalisés bénéficient d'une surveillance continue par une équipe de professionnels de santé incluant médecins, infirmiers et personnel pédiatrique spécialisé. La prise en charge hospitalière peut inclure une oxygénothérapie pour maintenir une saturation en oxygène adéquate, une hydratation par perfusion si l'enfant ne peut pas boire, et une aspiration nasale régulière pour dégager les voies respiratoires.
Dans les formes les plus graves, un transfert en service de soins intensifs pédiatriques peut être nécessaire. La durée d'hospitalisation varie de quelques jours à une ou deux semaines selon la gravité. Il faut noter que la bronchiolite oblitérante, forme rare et très sévère, nécessite une prise en charge spécialisée en milieu clinique.
Mise en garde : Cet article a un but informatif. En cas de doute, consultez toujours un professionnel de santé. Pour toute urgence, contactez le 15 ou rendez-vous aux urgences les plus proches.

